mardi 28 septembre 2010

Hipe du pavillon?

La boutique de l'audioprothésiste n'est pas la plus glamour du quartier.

Bon sang j'espère que mon oreille est plus jolie que ça. On est un peu moche de l'oreille quand même hein?

Sa tête déconfite quand elle me dit "mais vous êtes quand même jeune pour avoir tout ça, qu'est-ce qui vous est arrivé?" ne m'a pas beaucoup aidée non plus sur le moment.

Mais quand la nana m'a demandé si mes bouchons d'oreilles je les voulais transparents, ou jaunes, ou rouges ou verts ou bleus, ou ... J'avoue avoir hésité quelques millièmes de seconde.

... Mais finalement je me suis dit :
"T'es mignonne bichette mais je ne vais pas la jouer accessoire de mode du pavillon tu vois".
Et j'ai dit: "Transparent ça me semble suffisant".

Parce que si c'était pour me la jouer "regarde moi bien dans les oreilles, j'invente la new-coolitude, t'es un has-been de l'oreille vide, c'est conceptuel tu vois, je le porte sur moi/en moi et je ne le vois pas, mais toi tu me vois PLUS que si je ne le portais pas"...  autant que je continue à aller au ciné et au resto avec mes boules Quiès fluo à moitié enfoncées.
Mais j'suis pas fan.

Donc transparent et discret ça ira bien.
Surtout qu' à 90 euros la paire pas remboursée et vu mon budget mode, on n'est plus à l'échelle de "l'accessoire".


J'imagine déjà la discussion possible entre gosses si j'avais osé la couleur: "Qu'est-ce qu'elle a ta mère? Elle a de la cire verte dans les oreilles façon Shrek ou quoi?", "Non, ma mère faut pas l'énerver sinon elle devient Hulk; ça c'est des restes d'hier".
Mais c'est peut-être parce que je viens de lire (lire?) un Kid Paddle qui traînait sur le canapé. Ma soeur a changé de registre de cadeaux d'anniv' on dirait...

lundi 27 septembre 2010

De l'art de se faire des toiles.

Pour la 3ème fois je me suis rendue à un congrès bi-annuel que j'affectionne particulièrement car ses organisateurs ont eu la judicieuse idée d'associer films de cinéma à leurs analyses conjointes par des spécialiste du cinéma, et par des spécialistes des thérapies familiales.

La perspective de passer 3 jours à voir de grands films, à écouter des pontes du cinéma et de l'analyse familiale, en mettant les pieds sous la table et partageant ma chambre avec des copines, tout en me rappelant que même si j'ai raccroché mon tablier je ne suis pas une has-been de la psycho, c'était quand même une perspective sympa (le prix moins mais tout se paye de nos jours).

Thème de cette année: famille et culture. (Et on a été servi!)
Et une programmation à la hauteur. Il vallait mieux avoir des mouchoirs. J'ai des copines prévoyantes, c'est bien.
Donc j'ai vu:

La boîte de Pandore de Yesim Ustaoglu, France/Turquie, 2008, 1h52
 

Les 3 enfants d'une femme atteinte d'Alzheimer en Turquie (Tsilla Chelton y est totalement crédible, impressionnante dans le jeux muet) sont obligés de collaborer pour la retrouver et s'en occuper, faisant apparaître les failles de leurs propres vies.

Les 7 Jours  de Ronit Elkabetz, France/Israël, 2008, 1h48
A l'occasion des rituels stricts du deuil juif, les proches intimes d'un défunt vivent un huis clos contraignant, qui les confronte à la réalité de leurs relations. (Ils sont beaux ces israëliens! Il n'y a que des stars locales dans ce film, j'ai plein de réminiscence déjà de certaines scènes).  
Mirage de la vie de Douglas Sirk, USA, 1959, 2h04

Parabole sur la vie americaine a travers l'amitie et le destin de deux femmes qui elevent seules leurs filles, l'une blanche, l'autre noire. (Et comment, même sous couvert de vie commune les stéréotypes font la vie dure aux noirs et à leurs descendants, aussi blancs soient-ils.)

Depuis qu’Otar est parti de Julie Bertucelli, France/Belgique, 2003, 1h42
 
1er film de Julie Bertucelli (dont on peut voir l'Arbre au cinéma actuellement). La vie de 3 générations de femmes géorgiennes au rythme des nouvelles du fils exilé. A voir!!!


Le mas des alouettes de Paolo et Vittorio Taviani, France/Italie, 2007, 1h 58

Un film honnêtement de mauvaise facture (et au doublage-son catastrophique, argbleurh), dont le mérite revient à révéler le déroulement du génocide arménien sur fond d'histoire familiale.

Il y aura tout le monde de Maria Isabel Ospina de los Rios, France/Colombie, 52 mn.
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=174775.html

Wawawaaa, c'est là que j'ai le plus pleuré! La réalisatrice, plus jeune que moi, était dans la salle en plus. 
Documentaire autobiographique sur l'impact de la crise économique en Colombie sur la classe moyenne (au delà de la crise financière internationale, du fait du démantèlement de certains cartels de la drogue des villes entières ont vues leurs économie locale s'effondrer), qui a littéralement perdu tout ses repères, disloquant les familles socialement, affectivement, et géographiquement, et ne permettant d'entrevoir aucune solution à l'échelle individuelle. 
Entre désillusion et déni du désespoir du futur, la survie quotidienne de chacun; tous étant confrontés à une solitude qui ne s'habitue pas d'elle-même.
Plus réaliste on ne fait pas.

L’âme des guerriers de Lee Tamahori, Nouvelle-Zélande, 1995, 1h50
 
Film coup de poing à tout points de vue.
J'ai mis mes bouchons d'oreilles a plusieurs reprise lors du congrès, pour ce film je n'aurais absolument pas pu rester dans la salle sans. Mon ORL sera fier de moi. Mon cerveau appréciera de ne pas saturer en accouphènes.
La cruauté de la société néo-zélandaise envers les femmes, envers les métis, envers les enfants, la difficulté à devenir un homme quand le père est une brute totale qui bouche tout horizon a chacun, soumet finalement une mère maori à l'obligation de se révolter pour sauver ce qu'elle peut encore de sa famille, de sa culture, de sa vie. D'une violence folle.

Quitte a co-voiturer mes collègues, j'avais trimballé clandestinement aussi jusqu'à Gaillac un léger rhume qui me tenait compagnie depuis quelques jours. 
Il n'a pas dû apprécier le voyage et s'est révélé un genre de puissant rhume-sinusite-angine-bronchite qui s'est révélé une fois sur place en pleine conférence et m'a fait comprendre dans la soirée de vendredi qu'il aimerait s'installer avec moi dans la chambre d'hôte pour ce week-end. Mais on était déjà 3 dans la chambre et vu les films et conf' déjà engloutis dans l'aprem', le week-end s'avérait déjà dense sur le papier (bosser de 9h à 23h le week-end, non mais quelle idée!) et dans les émotions. 
J'embrasserai bien la pharmacienne qui m'a si bien conseillée en respectant mes choix le samedi matin, car après m'être dopée 2 jours avec son sirop homéo magique (qu'elle m'a vanté aussi efficace sur toux grasse que sèche, ça tombe bien je ne savais pas trop définir la mienne, et aussi indiqué pour les enfants et les adultes, ça pourra toujours servir sur les mouflets un jour si je n'ai pas tout sifflé avant), avec ses capsules aux huiles essentielles (" à avaler mais ne pas croquer et surtout ne pas boire une boisson chaude dans l'heure qui suit sinon vous aller me détester" m'a précisé la femme de l'art, ça m'a fait peur quand elle a dit que ça allait remonter très désagréablement dans l'oesophage, alors j'ai obéi), et avec son spray aux huiles pour adoucir la gorge (cette crise de rire avec mes collègues à la lecture de la notice! rédigée par des ânes et qui nous a fait des noeuds au cerveau après des heures de cogitations psy sur culture et famille! On a mis bien 15h a comprendre que cela parlait de plusieurs types de flacons différents et donc à ce que je le prenne de la bonne façon...), et bien sûr avec mes potes Paracé Tamol et Ibu Profène avec qui je me suis acoquinée en alternance... Je suis déjà bien rétablie.
Suffisamment pour assumer après tout ça le chemin du retour et retrouver mes enfants bavards à propos de leur week-end (succès du 1er cours de tir à l'arc pour l'un, de la 1ère nuit sous la tente pour l'autre...).

Demain je retourne enfin au Pilates après une semaine de sevrage forcé, et à mon cours d'Art plastique, youpi! 
Mardi audioprothesiste... moins fun.

Je crois que ça m'a fait du bien cette virée. 


mercredi 22 septembre 2010

Ca y est !

Le jardin est terminé!

  
     
Les plantations n'ont mis que 2 jours à être faites.
Il ne reste plus aux graines de gazon qu'à germer et pousser bien dru, et aux buissons de s'étoffer un peu.
Il paraît que l'oranger du mexique au pied du rosier grimpant va faire des fleurs blanches qui vont sentir merveilleusement bon.
Et l'arbre c'est un palmier chamaerops a plusieurs troncs. Joli non?



Enfin, un jardin!
Je peux vous dire que certains attendent la pelouse avec impatience! Il y a des projets de cabrioles et jeux multiples entre les plus petit.

La terrasse (le long de la cuisine et du salon) attendra l'année prochaine qu'on se renfloue. En attendant, de ce côté là ça restera très moche. C'est pas grave, on regardera devant!

samedi 18 septembre 2010

Eleven

Ils m'ont faite mère.
Pour toujours.
Ils ont créé une partie de moi. A jamais.
Si je suis qui je suis c'est par leur intercession.

Il m'ont faite ce jour là, et ils me font chaque jour.

Mon père m'a souvent dit que ce sont les enfants qui font les parents.
La première fois qu'il l'a énoncé clairement devant moi, c'était devant ma bande de pote, à 15 ans. Ca m'avait scotché. Lui qui est si frileux à exprimer ses émotions me faisait à mes yeux une déclaration d'amour publique, en répondant à une copine qui lui disait qu'elle trouvait qu'il était un père super, que c'était grâce à moi, que je l'avait fait devenir ce père-là. ... ...

Leur arrivée à bouleversé nos vies, bien sûr.
Leur gémellité a balayé toutes les prévisions. Et nous a poussé à innover, à oser, à tout envisager.

Nous aurions une vie radicalement différente aujourd'hui si nous n'avions eu qu'un seul aîné. Nous nous le disons de temps en temps.
Je leur en ai dit merci hier. Car nous sommes heureux dans nos vies.

Depuis hier ils ont 11 ans.
Un cap est passé, clairement, ils ont comme franchit une frontière il y a 2 semaines.
Ce n'est pas seulement d'être devenu collégiens, c'est un ensemble de phénomènes intérieurs.
Nous sentons à bien des détails que beaucoup de choses changent très vite en ce moment.
L'enfance s'éloigne, commence à les quitter. A petits pas.
La mue commence à opérer.
L'homme encore discret en eux commence à arriver. Il est loin encore là-bas sur le chemin.
Mais ça y est. Sans le connaître encore nous l'apercevons, imperceptiblement. Sa silhouette apparaît tout au loin par temps clair.
2 silhouettes bien distinctes s'approchent côte à côte.

Mes grands garçons tant aimés.

***

Edit de 18h30...
Au moment même où je publiais ce message mon chéri passait la porte l'air pâle et les bras chargés d'une triste façon.
 Ca a recommencé.
La vie souffle parfois le chaud et le froid.

mardi 14 septembre 2010

Adoucir ma journée

Une bonne journée bien pourrie comme il en existe avec sa mauvaise nouvelle au début (on ne vous en veut pas ma belle, bien sûr que non!), le rendez-vous pénible au milieu, ses promesses de charges et corvées supplémentaires et urgentes à venir, une pause café salvatrice chez une amie pour passer la migraine, la course pour récupérer les enfants, la fatigue qui paraît déjà immense, le téléphone qui sonne pour des contraintes en plus quand ma maman vient d'arriver, partir à la réunion de rentrée de CE2, rentrer 2h après, vraiment crevée, faire face jusqu'au coucher des enfants.

Et puis le virage: cette fabuleuse émission Rendez-vous en terre inconnue du si généreux Frédéric Lopez, de délicieux financiers à l'amande apporté par chéri, et la surprise de l'entendre m'expliquer troublé qu'ils ont exactement le goût de mes seins - on en apprend tous les jours -, et maintenant l'envie de finir sur une jolie photo.
Une sereine.



Demain est un autre jour.
Que j'appréhende, honnêtement. C'est mercredi et je suis vraiment KO. Aprem' prévue chez mes parents. Qui vont vouloir bavarder des heures. Mais au moins on sera 3 adultes. 

Haut les coeurs!

lundi 13 septembre 2010

Pffiou!

Ah lala, ces rentrées... ce que l'on peut courrir!

- 4 enfants rentrés dans 3 établissements, des papiers, des photomatons, des règlements intérieurs, des livres à couvrir, des noms de profs à enregistrer, des emplois du temps variés à se mettre en tête.
- un agenda qui se rempli si vite que notre prochain week-end de libre s'annonce mi-novembre. Quand irais-je donc à Paris?
- de la paperasse à n'en plus finir, à cause de ma cessation d'activité et toutes les radiations lancées avant l'été et tous les justificatifs réclamés par les divers organismes à la rentrée, à cause des impôts qui demandent des renseignements complémentaires à propos de nos travaux, sans parler du changement de Sécu et compagnie...
- mon cher appareil photo qui m'a lâché subitement et ne veut plus ouvrir son précieux grand angle Leica, môchant!
- des travaux de bricolages qui ont bien repris. J'enduis, tu enduis, il enduit, nous enduisons, ... Ca bouge un peu chaque semaine. Il faudra bien que cette maison se termine un jour.
- des plantes de jardin enfin choisies, qui vont prendre leur place avec l'automne. Encore un petit chèque à sortir, prévu.
- le toît qu'il a fallut réparer avant la reprise des grosses pluies, pas prévu.
- un début de mois à s'inquiéter déjà du financements de beaucoup de choses, et notamment des activités des enfants, indispensables. Et deux qui ont leur anniversaire la semaine prochaine... Et le bois qui va être livré bientôt...
- une fatigue forte déjà, un besoin urgent de repos, et un agenda plein de réunions cette semaine. Un chéri attentif mais qui ne peut pas décrocher la lune.
- retrouver les copines en ville enfin jeudi dernier, ahhhhh un câlin! des filles!
- notre petite fille d'honneur chez nous ce week-end... elle a 21 ans déjà, et cela ne nous rajeuni pas. Comme une petite soeur pour 3 jours, la cousine de mon chéri. C'est doux d'être avec une jeune femme.
- un petit plaisir déraisonnable en sa compagnie dans le jardin de Flo, un joli collier du Mulot, de la poésie autour du cou. Et de la gourmandise à déguster grâce à notre visiteuse.
- La reprise du Pilates, douce aussi et nécessaire pour mon corps et mon esprit.
- Le rdv chez le chirurgien ORL demain. Serais-je plus ou moins sourde que la dernière fois?
- Un rendez-vous de contrôle de ma tenue comptable 2009 après-demain. Je détestais déjà ça avant. Ouvrir mes livres de compte, mes relevés banquaires, mes factures, à un parfait inconnu. Répondre aux questions. Me sentir à poil et vulnérable comme lors des visites médicales du collège. C'est encore pire maintenant que mon cabinet est fermé. Remuer ces revenus qui ne sont plus là, justifier de factures datant de plus d'un an... Pourvu que le pousse-crayon ne soit pas inquisiteur tatillon. Et dire qu'il faudra encore remettre ça en 2011 pour les revenus du libéral de début 2010 qui seront si légers et si loin. Une super prévisible soirée à repointer tout lundi soir...
- Vivement, vivement bientôt le calme, bientôt un atelier utilisable et aménageable, et les cours d'Arts Plastiques, dès la semaine prochaine.

pfff
"rentrée"??? "corvée"!

mardi 7 septembre 2010

Un petit shoot #2


Un cultissime homme qui marche et un précieux petit homme debout.
L'art en mouvement par la grâce de Giacommetti.
Dans l'oeil de mon enfant, dans son espace physique.

Pourvu - en réalité je n'en doute pas - que reste des empreintes de ces moments là en lui,  et même s'il faut qu'il ne s'en souvienne pas. 

L'art est aussi sensation.
Il ne se suffit pas des livres.

C'est si bon d'éprouver l'art.