Edward T. Hall la décrit très bien dans La dimension cachée (écrite il y a si longtemps mais qui ne se démode pas), il a même définit un concept à son sujet (la proxémie)... nous avons chacun notre bulle.
Certains ont besoin d'une grande et vaste bulle, dans laquelle presque tout leur univers est enfermé et ils sont presque inatteignables, d'autre d'une si petite bulle qu'ils y ont à peine l'espace d'y respirer sans que vous ne soyiez au courant.
Ecrire un blog permet de penser sur la sienne régulièrement, chacun en fait l'expérience dès le choix du pseudo, dès la première photo postée, et tout le temps par la suite.
Je sais à peu près où j'en suis depuis un moment là-dessus je crois.
J'essaie de donner de moi sur la toile une visibilité suffisante et nécessaire (pour exister) mais la plus contrôlée possible. Notamment parce que l'exercice de mon métier m'interdit selon moi que mon intimité soit publique.
Parce que mon métier consiste à aider l'Autre à plonger dans la sienne, et que pour ce faire il doit en savoir le moins possible sur moi, être le moins parasité possible par ce qui fait ma vie (Si j'avais pu, j'aurai même tu ma dernière grossesse). Or certains cherchent. En fait tous cherchent un minimum. Et quoi de plus facile que le net? Lequel de ces Autres n'a pas tapé au moins une fois mon nom sur Gogol? Je fais en sorte -d'exister donc un minimum pour- que le curieux ai le minimum a se mettre sous la dent pour ne pas pousser plus loin. Je fais en sorte qu'il faille vraiment s'échigner longtemps pour trouver plus.
Alors pour ce qui concerne la part non-professionnelle de moi sur la toile lisible par le plus grand nombre... jamais sortir de l'anonymat sans connaître vraiment les gens! et vive le pseudo! Et jamais mon portrait ici! Méritantes donc qui savent qui je suis! Même si j'ai bien conscience de vous en dire parfois beaucoup de moi et de mes états d'âmes, de vous livrer des photos de mon univers intime... (ah le pourquoi du comment de tenir un blog!)
Et puis il y a le précieux, que je pourrais vous raconter mais qui est rare, pas si fragile que ça, beau en plus, mais intime certes. A préserver au-delà des paramètres que je ne maîtrise pas: vos intentions de lecteurs. A préserver de toute façon parce que je ne veux pas l'exposer.
Tout ça pour vous dire comme était bon mon week-end à Bruxelles, comme j'ai aimé voyager et passer des moments privilégiés avec mon petit chaton et passer mes transits avec mon père; comme j'aime depuis tant et tant mes hôtes, leur accueil indefectible, leur générosité, les minois qui mûrissent et les beautés des coeurs; comme j'aime ces enfants qui ne sont pas les miens, ce filleul et notre complicité; comme j'aime nos partages, nos regards, nos échanges qui parlent autant avec les mots qu'avec l'âme, les moments à faire ensemble les choses du quotidien, la richesse de nos rires et de nos pleurs, les bras, les regards, les attentions et les intentions mutuelles; la tendresse de nos inquiétudes réciproques, la profondeur de l'authenticité.
L'amitié c'est de l'amour.
Je vous souhaite de le savoir déjà, je vous souhaite de l'éprouver.
Ainsi de ce week-end à Bruxelles je ne vous dirai pas plus, même si mon amie est si populaire dans la si fertile blogosphère, par ce qu'au-delà du récit se situe... la membrane de ma bulle.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
5 commentaires:
je suis revenue plusieurs fois lire ce billet. si tu savais comme votre présence a été bénéfique...
je vous embrasse
E.
Tu mets avec beaucoup de justesse des mots sur une réalité. Comme souvent. En dire assez pour ne pas se mentir, sans en dire trop pour ne violer aucune intimité, parce que de la même manière qu'on ne raconte pas tout de sa vie à tout le monde au quotidien, on n'a pas non plus à tout écrire sur un blog sur lequel peuvent passer des inconnus de tout poil. D'autant plus, comme tu le dis, quand cela peut avoir des répercussions sur le sens même de ta vie professionnelle.
Quant à Bruxelles, et la Belgique en général... Dis, la prochaine fois, tu m'embauches comme porteuse de valises ? Promis, je me fais la malle dès qu'on arrive à destination, et je ne repointe le bout de mon museau de hérisson qu'au moment du départ, pour ne gêner personne ! Mais la Belgique, ah, la Belgique !...
je te retrouve bien dans ces mots et j'aime la douceur et la pudeur maitrisée de ce billet... en pleins préparatifs ici, des cartons et tant d'autres choses à penser, à organiser et à faire... mais un café sera avec un sincère plaisir si tu ne crains pas le bazar... vendredi? beau week-end à toute ta jolie famille. bises.
Tu est très claire avec toi-même sur les limites de ta bulle et je trouve ton point de vue drôlement mûr.
Rassure-toi, je ne viens pas là te demander des nouvelles d'elle mais prendre des tiennes sans vouloir à chaque fois t'obliger à m'écrire un mail.
Bises, bonne chasse aux oeufs les petits mecs !
E> Ca me fait très plaisir, j'ai hâte que tu me racontes. Je t'embrasse fort aussi.
Mzelle Hérisson> Si seulement je pouvais partir en week-end quand je le voulais!
Flo> Toi aussi tu me fais plaisir. J'aimerai bien te voir aussi, on va trouver quand (mais pas vendredi)très vite.
Telle> Les petits mecs ont bien chassé et je vais bien, j'espère que tu as reçu mon mail.
Joyeuses Pâques les filles!
Enregistrer un commentaire