La perspective de passer 3 jours à voir de grands films, à écouter des pontes du cinéma et de l'analyse familiale, en mettant les pieds sous la table et partageant ma chambre avec des copines, tout en me rappelant que même si j'ai raccroché mon tablier je ne suis pas une has-been de la psycho, c'était quand même une perspective sympa (le prix moins mais tout se paye de nos jours).
Thème de cette année: famille et culture. (Et on a été servi!)
Et une programmation à la hauteur. Il vallait mieux avoir des mouchoirs. J'ai des copines prévoyantes, c'est bien.
Donc j'ai vu:
La boîte de Pandore de Yesim Ustaoglu, France/Turquie, 2008, 1h52
Les 3 enfants d'une femme atteinte d'Alzheimer en Turquie (Tsilla Chelton y est totalement crédible, impressionnante dans le jeux muet) sont obligés de collaborer pour la retrouver et s'en occuper, faisant apparaître les failles de leurs propres vies.
Les 7 Jours de Ronit Elkabetz, France/Israël, 2008, 1h48
A l'occasion des rituels stricts du deuil juif, les proches intimes d'un défunt vivent un huis clos contraignant, qui les confronte à la réalité de leurs relations. (Ils sont beaux ces israëliens! Il n'y a que des stars locales dans ce film, j'ai plein de réminiscence déjà de certaines scènes).
Mirage de la vie de Douglas Sirk, USA, 1959, 2h04
Parabole sur la vie americaine a travers l'amitie et le destin de deux femmes qui elevent seules leurs filles, l'une blanche, l'autre noire. (Et comment, même sous couvert de vie commune les stéréotypes font la vie dure aux noirs et à leurs descendants, aussi blancs soient-ils.)
Depuis qu’Otar est parti de Julie Bertucelli, France/Belgique, 2003, 1h42
1er film de Julie Bertucelli (dont on peut voir l'Arbre au cinéma actuellement). La vie de 3 générations de femmes géorgiennes au rythme des nouvelles du fils exilé. A voir!!!
Le mas des alouettes de Paolo et Vittorio Taviani, France/Italie, 2007, 1h 58
Un film honnêtement de mauvaise facture (et au doublage-son catastrophique, argbleurh), dont le mérite revient à révéler le déroulement du génocide arménien sur fond d'histoire familiale.
Il y aura tout le monde de Maria Isabel Ospina de los Rios, France/Colombie, 52 mn.
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=174775.html
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=174775.html
Wawawaaa, c'est là que j'ai le plus pleuré! La réalisatrice, plus jeune que moi, était dans la salle en plus.
Documentaire autobiographique sur l'impact de la crise économique en Colombie sur la classe moyenne (au delà de la crise financière internationale, du fait du démantèlement de certains cartels de la drogue des villes entières ont vues leurs économie locale s'effondrer), qui a littéralement perdu tout ses repères, disloquant les familles socialement, affectivement, et géographiquement, et ne permettant d'entrevoir aucune solution à l'échelle individuelle.
Entre désillusion et déni du désespoir du futur, la survie quotidienne de chacun; tous étant confrontés à une solitude qui ne s'habitue pas d'elle-même.
Plus réaliste on ne fait pas.
Film coup de poing à tout points de vue.
J'ai mis mes bouchons d'oreilles a plusieurs reprise lors du congrès, pour ce film je n'aurais absolument pas pu rester dans la salle sans. Mon ORL sera fier de moi. Mon cerveau appréciera de ne pas saturer en accouphènes.
La cruauté de la société néo-zélandaise envers les femmes, envers les métis, envers les enfants, la difficulté à devenir un homme quand le père est une brute totale qui bouche tout horizon a chacun, soumet finalement une mère maori à l'obligation de se révolter pour sauver ce qu'elle peut encore de sa famille, de sa culture, de sa vie. D'une violence folle.
Quitte a co-voiturer mes collègues, j'avais trimballé clandestinement aussi jusqu'à Gaillac un léger rhume qui me tenait compagnie depuis quelques jours.
Il n'a pas dû apprécier le voyage et s'est révélé un genre de puissant rhume-sinusite-angine-bronchite qui s'est révélé une fois sur place en pleine conférence et m'a fait comprendre dans la soirée de vendredi qu'il aimerait s'installer avec moi dans la chambre d'hôte pour ce week-end. Mais on était déjà 3 dans la chambre et vu les films et conf' déjà engloutis dans l'aprem', le week-end s'avérait déjà dense sur le papier (bosser de 9h à 23h le week-end, non mais quelle idée!) et dans les émotions.
J'embrasserai bien la pharmacienne qui m'a si bien conseillée en respectant mes choix le samedi matin, car après m'être dopée 2 jours avec son sirop homéo magique (qu'elle m'a vanté aussi efficace sur toux grasse que sèche, ça tombe bien je ne savais pas trop définir la mienne, et aussi indiqué pour les enfants et les adultes, ça pourra toujours servir sur les mouflets un jour si je n'ai pas tout sifflé avant), avec ses capsules aux huiles essentielles (" à avaler mais ne pas croquer et surtout ne pas boire une boisson chaude dans l'heure qui suit sinon vous aller me détester" m'a précisé la femme de l'art, ça m'a fait peur quand elle a dit que ça allait remonter très désagréablement dans l'oesophage, alors j'ai obéi), et avec son spray aux huiles pour adoucir la gorge (cette crise de rire avec mes collègues à la lecture de la notice! rédigée par des ânes et qui nous a fait des noeuds au cerveau après des heures de cogitations psy sur culture et famille! On a mis bien 15h a comprendre que cela parlait de plusieurs types de flacons différents et donc à ce que je le prenne de la bonne façon...), et bien sûr avec mes potes Paracé Tamol et Ibu Profène avec qui je me suis acoquinée en alternance... Je suis déjà bien rétablie.
Suffisamment pour assumer après tout ça le chemin du retour et retrouver mes enfants bavards à propos de leur week-end (succès du 1er cours de tir à l'arc pour l'un, de la 1ère nuit sous la tente pour l'autre...).
Demain je retourne enfin au Pilates après une semaine de sevrage forcé, et à mon cours d'Art plastique, youpi!
Mardi audioprothesiste... moins fun.
Je crois que ça m'a fait du bien cette virée.
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