lundi 19 avril 2010

L'instant T de la page que l'on tourne # 2

Le temps a un peu suspendu son vol, je suis dans l'exact virage.

Les patients ne viendront plus s'asseoir en face de moi, et les meubles vont passer une dernière nuit dans ce là-bas si familier.


La pièce pour les accueillir à la maison est loin d'être finie, même si chéri s'est efforcé de l'avancer un peu hier encore. Mais le bureau, les jolis fauteuils, les tableaux, le double trieur chiné qui a fait si bon usage, ils vont tous débarquer et se faire leur petite place. Ca n'aura pas tout de suite fière allure, le virage va prendre son temps et ses étapes nécessaires. Mais l'après va commencer demain, déjà, en terme d'installation.

En ce qui me concerne, ma belle-maman étant montée hier dans un train bondé de passagers en transit à Toulouse malgré eux - elle-même n'avait pas vraiment prévu de rentrer par le rail à son arrivée 8 jours plus tôt - je peux enfin commencer à éprouver tout ça sans plus de parasite qu'à l'habitude. Mes petits parasites en culotte courte me laissent plus le loisir de penser. Ils sont bavards mais pas totalement intarissables... et un peu plus soumis à mes silences!

Me voilà donc à nouveau depuis ce matin dans ce statut si particulier et pourtant bien à part souvent des statistiques, celui de ni au travail ni à la retraite ni en congé maladie ni en congé maternité ni en recherche d'emploi, je vous présente: la mère au foyer!
Celle-ci gagnant une légitimité certaine quand elle est assortie du label "famille nombreuse", cela me passe auprès des uns de me justifier de ne pas travailler. 
Pas auprès de tout ceux qui me côtoie, que la nouvelle étonne.
L'une, le mois dernier, ma envoyé un "pourquoi? tu attends des jumeaux?" qui ne m'a pas plu, d'autant qu'un "encore" inaudible était bien perceptible au milieu de la question. Je venais de lui dire que je serai bientôt plus disponible pour le café que nous n'avons jamais réussi à prendre cette année car j'allais cesser de travailler. Je n'ai répondu que "non". Fallait-il qu'elle me prenne pour superwoman, pour qu'à ses yeux seule une nième grossesse, et multiple de surcroît, ne puisse m'arrêter? 
Heureusement mes amies me savent plus fragiles que ça, et me posent des questions gentilles et enveloppantes. 
Et se réjouissent des déjeuners que nous allons pouvoir partager, oYé les filles!!! Qui? Où? Quand? :oP
 
Donc aujourd'hui, premier jour non travaillé, était une journée sans courir. Pas sans rien à faire. Sans courir. Des enfants zen en vacances, un rendez-vous chez l'ostéo comme seul impératif horaire à respecter.
Ne pas courir. J'ai bien aimé. ;o)
Ce n'est pas que ça ne me sois jamais arrivé, mais aujourd'hui je savais que cela serait beaucoup moins exceptionnel dorénavant. Donc différent. Pas "wwwwwwaaaaaa le pied, j'ai du temps!!!".
J'ai bien aimé.
It's my new life!
Je vais avoir besoin de semaines/mois comme ça.
A soupoudrer avec des choses à faire et des choses que j'aime faire.
Et des projets oui j'en ai plein Tili.

Ce moment que je vis est une chance.
Celle de choisir comment vivre ma vie sans réellement être en danger.
Au nom de ceux qui ne l'ont pas je ne vais pas la gâcher.

Je voudrai avoir le temps de me ressourcer pour donner toute ma mesure quand je m'y plongerai.
Et déployer mes ailes.

En attendant très bientôt à nouveau Beyrouth dans mon jardin! (vous vous souvenez que j'ai une canalisation d'évacuation à changer sous menace de déversement d'égoûts dans ma maison sinon?) Ô joie et délectation...

4 commentaires:

Tili a dit…

Je te souhaites un bon "enménagement" dans ta nouvelle vie :-D

telle a dit…

un déjeuner avec toi !

(je prends) où ?
quand ?


Oui, prends le temps de t'installer dans ta nouvelle vie.

marijo a dit…

alors ! happy new life !
qu elle te permette de trouver un équilibre
oh oui que c est bon les déjeuners entre copines pour moi c est vital
et pour les travaux ben ça nous manquait tes histoires de tuyauterie
tu vas les avoir à l oeil les ouvriers, nan mais !

Anonyme a dit…

Bonjour,

il m'arrive de vous lire, de temps en temps, via Listes.
Je n'ai encore jamais commenté chez vous. Aujourd'hui, juste un petit mot pour vous dire que cette phrase de vous "Celle de choisir comment vivre ma vie sans réellement être en danger." me parle énormément et que je l'approuve.
J'ai moi même fait le choix de quitter une place "sûre" (de fonctionnaire!), de m'arrêter de travailler, alors que je suis jeune et que je n'ai pas d'enfant ! On m'a souvent demandé "pourquoi?" et j'ai souvent répondu "pour moi!". Je suis de ceux qui croient en les choix de vie.Et si "tout choix est une petite mort", j'aime à croire que la grande vie qu'il cache n'en sera que meilleure.
Prenez soin de vous !
al