mercredi 8 décembre 2010

Quelle note?

Suite au post de Roca dans lequel je me suis bien reconnue il y a quelques jours, puis  celui de Laet sorti la même semaine (si vous ne connaissez pas le blog Le monde des enfants, allez découvrir, cela fait du bien de réfléchir à plusieurs en bonne intelligence, avec bienveillance), qui m'a touché, j'ai envie que certaines choses changent vite dans l'éducation de nos enfants.
Parce que l'un de mes loulous ne rentre pas tout à fait dans le moule scolaire français, sans être complètement à côté, et que de petits grains de sable s'accumulent et empoisonnent sa vie quotidienne et la nôtre, parce qu'ils sont des milliers comme lui et qu'il "faut faire avec" le système en place.
Et bien non peut-être pas tout à fait.

On peut faire changer les choses.
Dans le service public oui, pour tous.

Il n'y a que ceux qui ne savent pas que c'est impossible et vain et utopique qui essaient dans la vie, quel que soit le domaine. Et assez souvent ils y arrivent alors.

Laet évoque dans son post un livre évoquant certaines failles et défaillance de la scolarité à la française par rapport au fonctionnement scolaires des nations ayant les même résultats, et elle y énonce l'idée entendue en débat à la radio de la suppression des notes à l'école.

Je vois d'ici les cheveux de certains se dresser sur la tête.

Alors pour que vous compreniez mon état d'esprit, et peut-être que vous y pensiez à votre tour, je vous redonne ici mon commentaire à son post:

"En tant que mère (non enseignante) je me dis que à nous parents aussi de nous défaire du verdict de la note, qui nous blesse et blesse nos enfants quand elle nous semble insuffisante, et à nouveau blesse nos enfants en passant par notre regard.
Et je m'en veux, d'être le miroir et le vecteur de cette blessure. Et il va me falloir faire intervenir ma raison, et ma volonté, pour que cela change, pour faire taire la trouille (oui la trouille, foutue ambiance dans notre société qui m'inspire cela quand je sais mon enfant si doué de milles choses) et la colère (contre cette société qui me donne la trouille, contre mon fils qui me la fait éprouver) qu'une moyenne inférieure à la moyenne de la classe suscite.
Et en parler à leur père aussi, pour qu'à deux nos regards changent.

Et à beaucoup de parents autour de nous. Pour que ça change oui.
Faire taire les doutes en moi sûrement, dire non à la trouille...
Ca ne sera pas simple."


 Et parce que pour tout ça je veux retrousser mes manches, j'ai dis à mes aînés dès ce matin au petit-déjeuner - parce que je sais que des notes ils vont encore en avoir énormément : 
"vous savez, une évaluation sert au professeur mais aussi à vous-mêmes, (et à nous comme indice que vous avez peut-être besoin d'aide) à savoir si vous avez compris la leçon qu'il vous a enseignée, et compris comment l'appliquer. 
Si c'est le cas vous aurez entre 17 et 20. Si vous avez compris la leçon mais avez encore du mal à l'appliquer vous aurez environ 15. Si vous avez moins c'est que peut-être que vous avez moins bien, voire pas du tout selon la note, compris ou intégré la leçon, ou pas comment l'appliquer. 
Donc selon votre note vous saurez si vous devez revoir plus ou moins intensément cette leçon, reposer des questions, corriger et vous ré-exercer. 
Peu importe combien ont les autres en fait. L'important dans tout ça c'est que vous sachiez si vous avez mal compris, pour pouvoir retravailler et aller plus loin dans vos connaissances et ne pas perdre le fil de l'année."

Je ne saurais dire si c'était judicieux, mais c'est un pas pour moi de le formuler comme ça. Et il me semble bien que cela en a soulagé 2 d'entendre ce son de cloche un tout petit peu différent.

Par ailleurs comme j'aimerais, pour les professeurs et par extensions nos enfants leurs élèves, les citoyens de demain, que l'enseignement puisse être une voie professionnelle permettant de travailler dans un cadre et d'une façon qui permette l'épanouissement personnel et le plaisir au travail. Vite, les suédois, vous qui avez moins d'élite mais ne laissez personne sur le bord de la route, vous dont les enseignants sont heureux au travail, montrez vos méthodes!

4 commentaires:

roca a dit…

je fais un copié-collé direct de ton discours aux enfants, et je v tester avec le mien, je trouve ça tres intelligent..vraiment
a bientot

Fraise a dit…

Coucou, je débarque du blog de Roca pour faire un petit tour ici... Mon chat s'appelle Plume, je suppose que c'est ce qui m'a accrochée ;)

Bref, je continue ce que je disais en commentaire chez elle : je crois que l'école est une forme de souffrance pour la plupart des enfants. Aucune satisfaction, elle donne toujours l'impression que l'élève est nul, les notes deviennent sanction, les conseils de classe deviennent des tribunaux. Et c'est une bonne élève qui parle...

Mon petit frère n'est jamais rentré dans le moule scolaire. Mais mes parents ne l'ont pas compris assez tôt, car ils voulaient croire que ce gosse intelligent pourrait malgré tout y arriver. Il a tout plaqué 2 mois avant le bac, et depuis il va de galère en galère.

Malheureusement, il y a peu d'alternative au système scolaire classique... BEP, CAP, apprentissage ? Encore faut-il que le gosse aie une vague idée de ce qui pourrait l'intéresser.

Je me souviens de cet article lu dans Psychologies magazine, il faut que je le retrouve... Ah voilà :
"J'ai lu un témoignage de David Gilmour, écrivain et critique de cinéma québécois, qui parlait de son fils, et de son échec scolaire. J'ai trouvé ce texte formidable, parce que c'est celui d'un père qui, envers et contre tout, a essayé de comprendre l'échec scolaire de son fils, et a réussi à l'aider, par une méthode peu conventionnelle, mais pleine d'amour.

Malheureusement, je n'ai pas retrouvé l'article de Psychologies, mais voici quelques liens pour en savoir plus :
http://stephane.editionsleduc.com/2010/04/david-gilmour-film-club-paris.html
http://www.radio-canada.ca/emissions/christiane_charette/2010-2011/chronique.asp?idChronique=118756
http://moncinema.cyberpresse.ca/nouvelles-et-critiques/chroniqueurs/chronique/11495-de-pere-en-films.html "

Un commentaire qui part dans tous les sens pour ne pas dire grand-chose, mais, même si je ne suis pas encore maman, je peux comprendre votre désarroi.

Plume a dit…

Roca, je suis flattée...

Fraise, je note ces liens et je me les garde pour les regarder attentivement.
Moi aussi j'étais bon élève, moi aussi j'ai un petit frère qui n'était pas fait pour le système scolaire, qui a galéré, fait une seconde pro, puis CAP, BEP chez les compagnons du devoir, puis l'armée, puis autre chose. Ces dernières années il était propriétaire/gérant d'une supérette. Beau projet mais éreintant, il a perdu 10kg et son couple avec enfant y est passé, il lâche l'affaire. Compliqué de ne pas être dans le moule, je sais. Et c'est un mec extra au QI de 140.
Mon fiston est quand même pas mal dans le rang pour le moment. Mais atypique à l'école. Un artiste. J'ai une confiance dingue en son potentiel, pas les moyens ni l'envie du privé, et pas du tout envie que le système me l'abime. Il veut devenir astrophysicien pour l'instant. Mais je me dis que ça passera peut-être par des études à l'étranger.
A plus de te lire!

sandrine a dit…

Un bel article ! Merci de partager tout cela avec nous.

A bientot,

Sand.